Père, pouvez-vous en quelques mots vous présenter ?

Je me sens « bienvenu » partout, et en temps idéal, tout le monde est « bienvenu » chez moi… Je suis le Père VIDJINLOKPON Sèmliko Bienvenue. J’ai vu le jour le 12 septembre 1979. Certains Français m’appellent affectueusement le Père « BB », c’est-à-dire Père Bienvenue du Bénin. Autant dire que le Bénin est ma terre natale… Au Bénin, je suis précisément prêtre incardiné dans le diocèse de Porto-Novo. Quoi d’autre ?

 

Qu’est-ce qui vous a amené à la prêtrise ?

L’itinéraire sur le plan de la foi a été tout simple pour moi. J’ai eu la chance de naître dans une famille chrétienne catholique. J’en remercie le Seigneur. Et j’ai eu aussi la chance et le temps d’accueillir ensuite ce que le cadre familial m’a offert gracieusement, de le choisir à nouveau et de le confirmer par ma réponse à l’appel du Seigneur…Là aussi, je ne puis vous dire très exactement ce qui m’a décidé à me faire prêtre de Jésus-Christ. Je sais seulement que j’aimais bien jouer au prêtre depuis l’âge de 6 ans… Je crois que Jésus a dû se saisir de moi très tôt et voici la raison de mon propos. Un jour, à l’école primaire, comme de coutume à l’époque, il m’a été demandé, d’inscrire sur un bout de papier, et dans l’ordre de préférence, les trois carrières envisagées. J’ai écrit : 1- Prêtre ; 2- Avocat ; 3- Pilote. Je devais avoir à peine 8 ans, en classe de CE2. Voilà !  En somme, rien de particulier. J’ai toujours voulu devenir prêtre et curieusement, à aucun moment, je n’ai douté alors que rien n’était évident ! Aujourd’hui avec le recul du temps, je me rends compte qu’au prêtre, Dieu donne la grâce d’être à la fois avocat et pilote. Non ?

 

Quel est votre parcours de prêtre ? Qu’est-ce qui vous a amené à venir en France ?

Ici encore, c’est tout simple ! A l’occasion de mon ordination presbytérale, est paru un livret pour présenter qui est l’abbé Bienvenue. Je me suis permis d’intituler ledit livret comme suit : « PASSONS SUR L’AUTRE RIVE ! » Et depuis, j’ai comme l’impression que le Seigneur me prend au mot…

D’abord, j’ai fait quelques minuscules années de ministère comme vicaire paroissial dans mon cher diocèse de Porto-Novo. Ensuite, l’Esprit-Saint, par décision de mon évêque et son conseil m’a demandé de passer sur l’autre rive : une mission de Fidei Donum m’a été proposée dans un des diocèses dans le nord de mon pays [1], le diocèse de DJOUGOU. Proposition faite, départ s’en était suivi avec joie… J’ai connu un ministère de vicaire paroissial, de directeur de collège, de curé. Quelques petites années plus tard, je devais passer – sans transition – encore sur une autre rive, et cette fois-ci du Bénin à la France ! L’évêque n’était pourtant plus le même ! Entre temps, le diocèse de Porto-Novo a accueilli un autre évêque… là encore, l’Esprit-Saint a estimé que je devais continuer la mission de Fidei Donum. Autant dire que je n’ai pas demandé à venir en France. Proposition m’a été faite et départ s’en était suivi avec joie…

Je suis arrivé en France, dans le beau diocèse de Pontoise en 2019. Après deux années sur le groupement paroissial d’Eaubonne – Saint-Prix-Montlignon-Margency, me voilà sur la nouvelle rive de L’Isle-Adam !

[1] Il faut noter que la réalité pastorale et les pratiques de vie n’ont rien à voir avec celles du sud… je crois que ce fut vraiment d’une rive à une autre…

 

Quelles seront vos missions au sein de notre paroisse ?

Je suis vicaire paroissial. Je m’occuperai essentiellement du pôle Jeunesse en mission. Je suis le prêtre référent à l’école et au collège Notre-Dame. Mon curé m’a demandé d’être très concrètement le référent de toutes les questions qui touchent l’aumônerie et la confirmation des jeunes…

 

Vous êtes arrivé il y a quelques jours dans la paroisse, quelles sont vos premières impressions ?  

Mes premières impressions sont positives. Dans l’édito du dimanche 19 septembre, je l’ai dit et je le redis encore : s’il y a un, qui est bienvenu dans la paroisse de L’Isle-Adam, c’est bien moi… je le dis non pas seulement parce que j’en porte le nom, mais surtout grâce à votre accueil. J’en suis tout heureux. Et je saisis l’espace de cette interview pour signifier ma gratitude cordiale à l’équipe sacerdotale et à toute la communauté chrétienne qui m’offre cet accueil intégral. Je me permets d’exprimer nommément cette gratitude à travers la personne de notre curé. Sans jeu de mots, Père Parfait, sois le bienvenu dans ma vie ; et à tes côtés, je veux être parfait !

Je crois percevoir de bons auspices dans cet accueil. J’ai le droit de penser et d’espérer quelque chose de beau. Ma prière est que, tous et chacun, nous puissions dire avec saint Augustin « Mon poids, c’est mon amour » et faire en sorte que, de cet amour, jaillisse une joie pure, pleine et débordante qui demeure au sein de notre famille paroissiale.

 

En cette année durant laquelle elle va être mise en avant, quelle est votre vision de l’encyclique du Pape François Laudato Si ?

L’encyclique « Laudato Si » du Pape François est, à mon sens, une chance énorme pour l’Église du XXIe siècle… Saurons-nous la saisir et nous laisser interpeller ? Là-dessus, je crois que notre paroisse fait bien de mettre en avant la question écologique… J’apprécie bien qu’il soit prévu des moments sur toute l’année pastorale pour poser le sujet, le comprendre et aller un peu plus avant dans son enjeu pour chacun et tous. De fait, avouons que nous vivons une crise écologique qui est finalement une crise de l’homme…Cette encyclique est, du coup pour nous, le lieu et l’espace de nous réconcilier avec la création… prendre soin de la création, prendre conscience de nos différentes fragilités afin de pouvoir mieux prendre soin les uns des autres, pourquoi pas ?

 

Un mot d’exhortation ?

Juste une des phrases que j’aime beaucoup : « Laissons-nous conduire… » Oui, faisons confiance à Dieu et laissons-nous conduire car Lui, il sait ce qu’il fait et là où il va… Du reste, je souhaite une très belle année pastorale à chacun !